Aperçu du marché Q1 2024
Après les turbulences de 2023, le calme est revenu sur les marchés financiers au premier trimestre 2024. La reprise « risk-on » des actions qui avait déjà démarré en novembre de l’année dernière s’est maintenue tranquillement et les obligations ont été quelque peu stimulées. La volatilité est restée limité.
Le signal de la Réserve fédérale et d’autres banques centrales selon lequel le pic de l’inflation et des taux d’intérêt directeurs aurait été atteint a entraîné un ajustement significatif des attentes du marché. Au début du mois de janvier, on ne prévoyait pas moins de 6 à 7 baisses des taux d’intérêt en 2024 et 2025. Toutefois, des données macroéconomiques supérieures aux prévisions aux États-Unis ont conduit à une révision de ces attentes. Selon un groupe croissant d’investisseurs et de stratèges du marché, l’économie américaine pourrait tolérer des taux d’intérêt plus élevés pendant une période plus longue. Cette tendance « Boucles d’or » ne s’est pas matérialisée en Europe, où l’industrie allemande, en particulier, a stagné.
Le mouvement d’oscillation dans les anticipations des taux d’intérêt a eu des répercussions sur les marchés obligataires. Après une gigantesque vague d’achats à la fin de l’année 2023, les investisseurs mondiaux ont entamé 2024 avec une part nettement plus importante d’obligations dans leurs portefeuilles par rapport à l’année précédente. La réduction de la probabilité de baisses rapides des taux d’intérêt a mené principalement à une correction des obligations d’État à long terme. En revanche, les obligations d’entreprise et, en particulier, les obligations d’entreprise plus risquées ont obtenu de meilleurs résultats grâce à l’amélioration des perspectives de la conjoncture économique.
Les marchés des actions poursuivent la tendance positive de fin 2023. Malgré beaucoup d’agitation autour du rôle des « Magnificent Seven », seules Nvidia, Meta, Alphabet et Amazon ont stimulé le marché, tandis qu’Apple et Tesla ont enregistré des performances négatives depuis le début de l’année. Cependant, les indices américains tout-puissants n’ont pas été les seuls à briller. Les marchés européens, menés par le CAC et le DAX, ainsi que le Nikkei 225 au Japon ont atteint de nouveaux sommets. Les marchés émergents sont restés à la traîne. Alors qu’il devient de plus en plus évident que le régime de Xi Jinping n’a pas de réponse immédiate à apporter pour lutter contre le ralentissement de la croissance dans le pays et la démondialisation ailleurs, les investisseurs s’attachent à réduire encore davantage les positions déjà sous-pondérées sur la Chine, malgré les faibles valorisations. Les actions japonaises offrent souvent une alternative appropriée à l’investisseur international.
Au niveau sectoriel, le rallye a été largement soutenu et, au sein des secteurs, les écarts de performance ont été significatifs. Les technologies ont mené la danse, en particulier avec de robustes performances dans les semi-conducteurs, le cloudet les services, propulsées par l’IA. Les valeurs cycliques ont également été convoitées, compte tenu des données macroéconomiques positives. Les investisseurs sont toutefois restés très sélectifs. Trois tendances ont émergé. En premier lieu, on a constaté un écart important entre les « gagnants » (comme Stellantis et Ferrari dans l’industrie automobile ou Inditex dans le secteur du textile-habillement) au sein des secteurs et les autres. Deuxièmement, les perspectives de croissance positives ont été récompensées et inversement (voir Novo Nordisk dans le secteur pharmaceutique par rapport au reste du secteur). Et troisièmement, la « trajectoire » a souvent été plus importante que la valorisation (voir le thème du GLP-1 dans le secteur des biens de consommation). Le segment de l’exploitation minière et de l’énergie (incluant à la fois les énergies fossiles et les énergies renouvelables) a de nouveau été confronté à des difficultés en raison de la forte fluctuation des prix des matières premières et de l’incertitude politique.
Sur les marchés des matières premières, la désinflation de 2023 s’est poursuivie. La demande en provenance de la Chine, dans les secteurs des industries manufacturières et de la transition énergétique, se rétablit plus lentement que prévu, alors qu’il n’existe pas de pénurie au niveau de l’approvisionnement. Un métal précieux comme l’or a été l’exception et a atteint de nouveaux sommets. Alors que l’argent a été retiré des ETF sur l’or (Exchange-Traded Funds - fonds négociés en bourse), les banques centrales des pays émergents ont continué à acheter de l’or. Il y a deux raisons à cela. Tout d’abord, un motif géopolitique : le débat sur les actifs russes encourage les régimes non occidentaux à se diversifier. Ensuite, un motif économique : des tendances préoccupantes émergent en ce qui concerne le taux d’endettement et les déficits budgétaires aux États-Unis.
Nous maintenons notre conviction dans un portefeuille diversifié axé sur les actions et les obligations de qualité, la technologie, le climat et l’or. À cet égard, nous pensons que rien n’est jamais aussi mauvais ou aussi bon qu’il n’y paraît.