L’importance des États-Unis comme marché d’exportation pour les entreprises de l’Euronext Bruxelles
Les États-Unis sont essentiels pour le secteur pharmaceutique belge en raison de la tarification favorable, de la récompense de l’innovation et en tant que marché de vente crucial.
Les entreprises cotées des secteurs de l’industrie, du divertissement, de l’alimentation et des services dépendent elles aussi du marché américain.
États-Unis : le moteur incontournable du secteur pharmaceutique belge
Les États-Unis revêtent une importance capitale pour le secteur pharmaceutique. Dans ce pays, non seulement les prix sont libres, mais l’innovation est également généreusement récompensée. D’autre part, les prix chutent de façon spectaculaire (jusqu’à 90 %) dès l’expiration d’un brevet. Argenx et UCB sont donc les entreprises belges les plus exposées aux États-Unis. L’importance des États-Unis pour Argenx et UCB va au-delà de la part de ce pays dans leur chiffre d’affaires. La direction d’Argenx est en partie américaine et, sans les capitaux américains, l’entreprise n’aurait jamais été en mesure de conserver la pleine propriété de ses médicaments et de développer une organisation commerciale et de recherche solide. Au cours du deuxième trimestre 2024, Argenx a enregistré un chiffre d’affaires de 478 millions de dollars, dont 407 millions de dollars (environ 85 %) aux États-Unis. Les ventes de l’entreprise au Japon ont atteint 20 millions de dollars et en Europe, à peine 35 millions de dollars. Certains analystes s’attendent maintenant à un chiffre d’affaires record de près de 10 milliards de dollars pour Argenx, les États-Unis étant son plus grand marché.
Tant Argenx qu’UCB doivent leur succès en Amérique au caractère novateur de leurs médicaments et à leur solide organisation commerciale. Quant à UCB, la reprise de la compagnie américaine Zogenix a impliqué une importante expansion de son porte- feuille de produits pour l’épilepsie. UCB jouit d’une longue tradition de ventes élevées aux États-Unis où Zyrtec, son premier produit phare, est vendu par Pfizer. Entre- temps, UCB a construit sa propre organisation commerciale et entretient d’excellents contacts avec les médecins spécialistes et les organismes d’assurance. L’entreprise a lancé cinq nouveaux produits qui devraient garantir une forte croissance dans les années à venir. Actuellement, UCB emploie 1 821 personnes aux États-Unis et, en 2023, ce pays représentait 47 % de son chiffre d’affaires, bien que son importance réelle (en termes de bénéfices et de croissance) soit encore beaucoup plus élevée. Environ 80 % de son potentiel de croissance future se trouve aux États-Unis.
Pour d’autres entreprises de biotechnologie comme iTeos et Galapagos, les États- Unis sont aussi, et de loin, le marché potentiel le plus important, mais dans ces cas, les ventes doivent encore se concrétiser pour l’instant. Cependant, les États-Unis jouent un rôle crucial dans le développement de leurs pipelines. La société IBA obtient près d’un tiers de ses revenus aux États-Unis. L’expertise d’IBA dans le domaine de la protonthérapie y est grandement appréciée. Cette année, l’hôpital universitaire de Pennsylvanie a d’ailleurs signé un contrat pour deux nouveaux centres de protonthérapie. En outre, IBA est un partenaire de recherche clé pour le développement de la protonthérapie révolutionnaire FLASH. À partir de 2029, les États-Unis deviendront également un marché crucial pour les radio-isotopes qu’IBA produira en collaboration avec le centre de recherche nucléaire SCK. Pour Fagron, les États-Unis représentent environ 40 % du chiffre d’affaires du groupe, notamment via la fourniture de seringues stériles à des milliers de cliniques. Fagron connaît une forte croissance aux États-Unis, un marché qui renferme encore beaucoup de potentiel pour l’entreprise.
De Mebane à Michigan : comment les entreprises industrielles belges s’imposent également en Amérique du Nord
Pour ce qui est des entreprises industrielles, on constate que les États-Unis représentent en moyenne un tiers de leur chiffre d’affaires. C’est le cas, par exemple, pour Barco, EVS, Solvay et Syensqo. Pour Bekaert, cette part est plus faible, à savoir 20 %. Kinepolis réalise environ 35 % de son chiffre d’affaires au Canada et aux États-Unis, principalement dans l’État du Michigan. Chez Lotus, le marché américain contribue au chiffre d’affaires à hauteur de 14 %, avec une croissance impressionnante de 18 %. Les ventes aux États-Unis se portent si bien que l’entreprise a ouvert une usine à Mebane, en Caroline du Nord, il y a quelques années. L’Amérique joue également un rôle significatif chez D’Ieteren, puisque sa filiale Belron, par le biais de Safelite, est le plus grand acteur dans le remplacement des vitrages automobiles aux États-Unis.
La boussole des entreprises belges pointe invariablement vers l’ouest
Si nous envisageons l’avenir, il est clair que les États-Unis jouent un rôle permanent et indispensable dans le succès et la croissance des entreprises pharmaceutiques et industrielles belges. La combinaison d’écosystèmes innovants, de marchés riches en capitaux et d’une forte demande de produits de pointe constitue un terrain fertile pour une expansion future. Des entreprises comme Argenx et UCB, déjà solidement implantées sur le marché américain, vont probablement amplifier leur domination, tandis que d’autres acteurs tels que Galapagos et iTeos n’en sont encore qu’à la phase initiale de leur parcours de croissance. Il en va de même pour les entreprises industrielles, qu’il s’agisse de la technologie haut de gamme de Barco ou de la croissance robuste de Kinepolis et Lotus. La question n’est pas de savoir si le marché américain permettra à d’autres entreprises belges de passer à la vitesse supérieure, mais plutôt quand cela se produira.