Siddy Jobe est titulaire d’un master en sciences économiques appliquées de l’université d’Anvers et d’un master en management financier de la Vlerick Business School. Passionné par l’innovation et les entreprises, il a également suivi un Executive Master in Venture Capital à la Berkeley Haas School of Business. Avant d'arriver chez Econopolis, il a dirigé pendant six ans le département Investor Relations & Treasury de l’entreprise de télécommunications Orange Belgium. Siddy a également occupé le poste d’analyste Telecom, Media & Technology à la Banque Degroof de 2005 à 2012. Il siège aussi au sein du comité consultatif de StartupVillage et The Beacon, un hub business et innovation anversois axé sur l’Internet des objets et l’intelligence artificielle dans l’industrie, la logistique et les villes intelligentes.
La magie des ordinateurs quantiques : la technologie du futur
La puissance de calcul des ordinateurs progresse exponentiellement depuis les années 1960, mais cette évolution commence à atteindre ses limites physiques, à l'heure où la demande de processeurs plus puissants n'a jamais été aussi forte. La solution ? Les ordinateurs quantiques, une technologique nouvelle, mais prometteuse, qui pourrait révolutionner le traitement des données.
Qubits, constituants magiques des ordinateurs quantiques
Basés sur la physique quantique, les ordinateurs quantiques ne sont en rien comparables aux processeurs et puces classiques. Les ordinateurs actuels enregistrent les données en mode binaire (en bits : 0 ou 1), tandis que les ordinateurs quantiques ont recours aux qubits. Ces éléments non-binaires peuvent coexister en formant des combinaisons de 0 et 1. Un qubit peut par exemple être 0 à 60% et 1 à 40%. Autrement dit, il n’y a pas de valeurs exactes. Et c’est justement la grande force de la technologie quantique.
Dans la vidéo suivante, l’informaticienne et astrophysicienne Shohini Ghose explique le principe quantique avec l'analogie « pile ou face ».
Intrication quantique
En théorie, les ordinateurs quantiques seraient plus rapides que les ordinateurs classiques pour résoudre des problèmes. Leur puissance de calcul est même renforcée par ce que les scientifiques appellent l’intrication quantique. Lorsque plusieurs qubits sont utilisés, ils communiquent entre eux, quelle que soit la distance qui les sépare. La puissance du processeur d’un ordinateur quantique n'en est que plus importante.
La superposition et l’intrication sont les deux concepts qui définissent l’ordinateur quantique. Grâce à la capacité des qubits d’enregistrer plus de données et de communiquer entre eux, les scientifiques pensent que cette technologie permettra de résoudre des problèmes jusqu’à présent insolubles.
La technologie quantique et l’investisseur
Il y a peu encore, seules les universités s’intéressaient à la technologie quantique. Aujourd’hui, de plus en plus de projets quittent cependant la sphère académique pour le monde de l’entreprise. Le financement passe généralement par des investisseurs en capital-risque. Le nombre total d’investissements reste néanmoins assez limité.
Quelques exemples :
- D-Wave Systems : 205 millions USD
- Rigetti Computing : 120 millions USD
- 10bit : 45 millions CAD
- Cambridge Quantum : 19 millions USD
- Zapata : 21 millions USD
La dernière entreprise de la liste est une start-up qui a levé des fonds notamment auprès de BASF Ventures et Robert Bosch Ventures. Zapata développe une plate-forme logicielle et des applications pour ordinateurs quantiques. BASF est persuadée que la technologie doit pouvoir résoudre des équations complexes et accélérer la commercialisation de nouveaux produits.
Que réserve l'avenir à la technologie quantique ?
Les entreprises qui parviendront à déployer une nouvelle technologie engrangeront généralement au passage :
- une hausse du chiffre d'affaires ;
- une réduction des coûts ;
- une baisse du coût des investissements.
Nous sommes convaincus du potentiel de la technologie quantique, mais nous pensons qu’elle ne devrait vraiment percer que dans trois à sept années. Cela explique le peu de débouchés actuellement pour les investisseurs.
On recense bien quelques fournisseurs, comme Oxford Instruments (développement d’outils et systèmes nanotechnologiques), Agilent Technologies (développement de technologies de laboratoire) et Cray (leader de marché des super-ordinateurs), mais l’impact de la technologie quantique sur leur chiffre d'affaires est plutôt marginal.
Conclusion
Des acteurs comme Taiwan Semiconductor, Intel, ASML et ASMI vont encore profiter un temps de la demande croissante de puces plus petites et plus puissantes, mais l’intérêt pour la technologie quantique va peu à peu grandir. C’est le moment pour les acteurs traditionnels de se positionner.
Vous voulez en apprendre plus sur les ordinateurs quantiques ? Consultez notre liste des personnalités et entreprises intéressantes dans l’univers quantique sur Twitter.
Siddy Jobe
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