Fred Janssens obtained a Master’s degree in Applied Economic Sciences at the University of Brussels (VUB) and an additional Master of Finance at the Antwerp Management School. After internships at a large international institution specialised in asset custody and an independent Belgian private bank, Fred joined Econopolis where he subsequently led the Middle Office-, Compliance- and Risk Management department for several years. Today, he is Partner & Head of Corporate Affairs, leading the Risk & Compliance function.
La tour de transmission de Houtem
Le hameau de Houtem en Flandre occidentale fait partie de l'entité de Furnes. Avec ses 674 habitants, c'est l'une des plus grandes communes de l'entité, à l'exception de Furnes. Hondschote se trouve de l'autre côté de la frontière avec la France, surnommée « Schreve » dans le patois local.
À Houtem trône une tour de transmission de l'OTAN de 243 mètres de haut. Elle a été vendue en 2014 à un « high frequency trader », ou opérateur de transactions haute fréquence, Jump Trading LLC à Chicago. L'État belge a reçu 5 millions d'euros en échange d'une parcelle de terre agricole d'à peine 13 000 mètres carrés, tour de communication comprise. Le bourgmestre de Furnes de l'époque, Jan Verfaillie, avait déclaré que la tour avait été achetée par des opérateurs de téléphonie mobile. Il s'est finalement avéré qu'il s'agissait d'une société de Bourse.
Pourquoi payer une telle somme pour se porter acquéreur d'une vieille tour rouillée sur pareille superficie ? Il s'est avéré que le mât émetteur était implanté pile en ligne droite entre les bourses de Francfort et de Londres et pouvait servir de relais pour la transmission de données boursières. Outre-Atlantique, ledit opérateur a érigé une tour de 322 mètres de haut dans le même axe.
Ces opérateurs de trading à haute fréquence veulent exploiter la moindre nanoseconde pour coiffer la concurrence « sur le poteau ». Certains louent même des bureaux juste à côté du bâtiment de la Bourse pour y installer leurs serveurs.
En plein essor
Le trading à haute fréquence a le vent en poupe. Depuis ces dix dernières années, ces opérateurs se sont mis à dominer le marché boursier mondial. Du moins, c'est ce qui ressort d'un article très intéressant qui a récemment fait la une de The Economist :
Les machines prennent le contrôle de Wall Street. Ces machines sont des ordinateurs qui fonctionnent sur la base d'algorithmes. The Economist l'affirme : les fonds gérés par des ordinateurs qui suivent des règles établies par des humains représentent déjà pas moins de 35 % du marché boursier américain, 60 % des positions d'actions institutionnelles et 60 % de l'activité de négoce. L'avènement de l'intelligence artificielle devrait encore renforcer ce phénomène. N'y aura-t-il bientôt plus d'humains impliqués dans les transactions boursières ?
Si l'on prend en compte d'autres phénomènes tels que l'investissement passif et l'investissement factoriel (smart bêta), force est de constater que le trading boursier est de plus en plus dépouillé de son aspect humain. La salle des marchés n'est plus ce « parquet de la Bourse », mais une fosse de trading clinique peuplée d'ordinateurs.
Il y a une bonne et une mauvaise nouvelle
La bonne, c'est que l'automatisation croissante a permis de réduire considérablement les frais de négoce et d'accroître les liquidités. La mauvaise, c'est que ces algorithmes adoptent souvent un comportement grégaire et se mettent à acheter ou à vendre en dépit du bon sens, entraînant régulièrement des krachs éclair sans cause logique. Citons l'effondrement de la livre sterling en octobre 2016 ou la chute des cours de la dette en décembre 2018. Ce genre de décrochage pourrait s'aggraver si les ordinateurs ont davantage leur mot à dire.
Ces algorithmes ne connaissent pas non plus les principes de la bonne gouvernance. Après tout, les ordinateurs n'ont aucune conscience et n'ont aucune idée de la déontologie d'un conseil d'administration.
Gestion active chez Econopolis
Econopolis n'a pas recours à des robots ou des ordinateurs. Elle emploie des gestionnaires et des analystes en chair et en os. Nous ne sommes certainement pas des adversaires du progrès technologique, mais il y a des limites. L'investisseur ne doit pas être trop aliéné de son patrimoine. Un maillon humain, personnifié par un gestionnaire expérimenté et compétent, a toujours une valeur ajoutée.
Nous continuons à sélectionner avec soin des actions et des obligations pour nos portefeuilles, en nous fondant sur une connaissance approfondie des émetteurs. Une gestion active, couplée à l'intégration de facteurs de développement durable, reste au cœur de notre philosophie d'investissement.
Nous ne sommes pas de robots, comme le prouve la photo de notre équipe ci-dessous :