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À propos des taux négatifs

Début juillet, le taux belge à 10 ans est passé en territoire négatif. Un événement exceptionnel dans l’histoire récente de notre pays. Quelles sont au juste les implications d’un taux négatif ? Comment en est-on arrivé là, qui en est responsable et quelles sont les conséquences pour les particuliers, les entreprises, les investisseurs et les États ?

 

Taux négatif : kézako ?

On dit qu’emprunter de l'argent coûte aussi de l'argent, mais lorsque les taux sont négatifs, cette affirmation n’est plus valable. Quand on emprunte à taux négatif, on reçoit de l'argent, c'est-à-dire que sur un emprunt de 100.000 euros, il ne faut pas rembourser le montant total. Situation absurde donc, et pas seulement chez nous. Les taux sont aussi négatifs en Allemagne, en Suisse, au Danemark et aux Pays-Bas.

 

Causes du taux négatif

La crainte d’une récession ? Une faible inflation ? Le Brexit ? La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine ? Nous pourrions pointer plusieurs causes des taux négatifs, mais elles ne sont pas vraiment probantes. Les perspectives économiques ont déjà été bien pires dans le passé et les taux sont pourtant restés positifs. Pourquoi donc n’est-ce pas le cas aujourd'hui ?

 

La réponse est simple : c’est la volonté de la Banque centrale européenne. En rachetant massivement des obligations et en rendant le taux de dépôt négatif, Mario Draghi et consorts entendent stimuler l'économie. Ces mesures sont-elles vraiment efficaces ? Pas pour tout le monde apparemment.

 

Les gagnants et les perdants des taux négatifs

États

Les grands gagnants dans cette histoire, ce sont sans doute les États. Des pays comme la Belgique et l’Italie sont accablés par une énorme dette publique. La BCE leur apporte donc une bouffée d’oxygène.

 

Entreprises

Elles peuvent emprunter à bon compte et vont donc investir massivement, selon le raisonnement de la BCE. La question est toutefois de savoir si un taux de 0,5%, voire de -0,5%, convaincra les chefs d’entreprise. Ceux-ci visent en tout cas un rendement largement supérieur.

 

Épargnants

Le rendement du livret d'épargne est insignifiant. Ceux qui investissent dans des obligations sûres ou des produits de la branche 21 ne s’enrichiront pas non plus très rapidement. La BCE compte donc sur les épargnants pour dépenser massivement leur argent. Cependant, l’inverse est aussi possible : que les taux faibles poussent les épargnants à épargner encore plus pour alimenter leur compte d'épargne-pension.

 

Acheteurs immobiliers

Actuellement, il est possible d'emprunter à bon marché pour acheter ou construire une maison, mais les prix immobiliers sont en plein essor. La question est donc de savoir ce qui pèse le plus dans la balance : le financement bon marché ou les prix élevés ?

 

Investisseurs

Les stimuli de la BCE ont incontestablement un impact positif sur le marché des actions. Mais pour combien de temps encore ?

 

La vision d’Econopolis

La seule raison valable pour la Banque centrale européenne d’adopter un taux négatif est de soutenir les États. Des pays très endettés, tels que l'Italie, échouent depuis des années pour réaliser les économies nécessaires. Grâce aux mesures prises par Draghi, ils peuvent poursuivre leur politique comme d’habitude. Avec son programme de soutien, la BCE veut peut-être surtout éviter des problèmes plus importants, tels que l’éclatement de la zone euro.

 

Econopolis

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