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Actions des marchés émergents : retour du marché haussier

Tout d'abord, nous tenons à vous souhaiter une excellente année 2020 !

À l'analyse des marchés, force est de constater que les actions des marchés émergents, l'un de nos principaux credo pour les années à venir, ont le vent en poupe. La performance de l'indice MSCI Emerging Markets, l'un des plus vastes indices d'actions de la région, trahit le retour du marché haussier (bull market).

À l'examen du graphique MSCI Emerging Markets ci-dessous (indice des prix, hors dividendes), on constate une augmentation d'un peu plus de 20 % depuis le plancher atteint en octobre 2018. C'est la définition type d'un marché haussier.


Une telle progression a beau être arbitraire, d'un point de vue psychologique, elle est importante pour les investisseurs des marchés émergents. Ils sont en effet nombreux, même les plus chevronnés, à guetter les phases de percée techniques au niveau de l'indice pour prendre une (première) position.

L'indice MSCI suit quelque 1 400 actions de 24 pays, soit une capitalisation boursière totale d'un peu plus de 6,2 billions de dollars. Cet indice a pris 15,4 % en 2019. Cette performance, qui n'est en soi pas mauvaise, soutient assez mal la comparaison avec celle des indices des marchés matures, qui avoisinait l'an dernier les 25 à 30 %.

La Chine, la Corée du Sud et Taïwan (des pays où le secteur technologique est fortement représenté) représentent ensemble 57 % de la pondération des pays dans l'indice. Leurs indices boursiers ont progressé respectivement de 36,1, 7,7 et 25,9 % l'an dernier.

Belle progression

Les actions des marchés émergents ont connu une belle progression ces derniers mois, la Federal Reserve (la banque centrale américaine) ayant annoncé son intention de ne pas relever les taux d'intérêt en 2020. Le dollar américain s'en trouve affaibli, ce qui est historiquement une bonne nouvelle pour cette classe d'actifs. Le quatrième trimestre 2019 a été le seul de l'année dernière à voir les actions des marchés émergents surpasser leurs consœurs des marchés développés. Le cours du cuivre, un bon signe avant-coureur de la croissance économique, est récemment reparti à la hausse. À la lecture des indicateurs de l'industrie manufacturière chinoise, la reprise est en vue. Une solution provisoire au différend commercial entre les États-Unis et la Chine se profile aussi à l'horizon, même s'il n'y a encore rien de bien concret sur la table et s'il s'agit avant tout d'un bras de fer.

Long terme

Toutefois, nous devons replacer la performance des marchés émergents dans une perspective historique. Ces dix dernières années, à savoir de 2010 à aujourd'hui, n'ont pas été si exceptionnelles pour les marchés émergents. Toutefois, si l'on se replace dix ans en arrière, entre 2000 et 2010, le tableau est tout différent. Au cours de cette période, les marchés émergents ont surperformé les marchés développés (Europe et États-Unis),

et ce pour plusieurs raisons. En 2001, la Chine a rejoint l'Organisation mondiale du Commerce, ce qui a provoqué un séisme pour l'économie mondiale. C'est en partie pour cette raison que nous avons connu l'âge d'or de la mondialisation. De plus, en 1997-1998, plusieurs pays asiatiques ont posé les jalons de leur croissance future en entamant des réformes difficiles. À cette époque, nous avons également connu une flambée des matières premières, qui a bien entendu profité aux balances commerciales des pays exportateurs de matières premières et à leurs devises.

Amélioration

Econopolis est convaincue que la prochaine décennie sera meilleure que la précédente pour les marchés émergents. En effet, les investisseurs sont encore assez pessimistes et des enquêtes récentes indiquent que les allocations en portefeuille sont assez faibles. En outre, cette année, beaucoup d'actions de marchés émergents pourront afficher des bénéfices d'exploitation en hausse. Or, si l'on analyse les marchés américains, qui ont progressé de 30 % l'année dernière, on ne constate aucune croissance du bénéfice d'exploitation au niveau de l'indice. La majeure partie des hausses de cours est à mettre au crédit d'une expansion des multiples (paramètres de valorisation en hausse) résultant d'un assouplissement de la politique monétaire et du rachat massif d'actions propres.

Convictions

Sachez que chez Econopolis, nous n'investirons pas dans les indices des marchés émergents. Nous appliquerons une gestion active fondée sur une sélection ascendante des titres. À l'arrivée, les portefeuilles sont donc beaucoup plus concentrés. Les qualités intrinsèques des entreprises qui les composent sont primordiales dans la sélection. Nous pratiquons toutefois une approche descendante basée sur des indicateurs macroéconomiques, qui se traduira par l'éviction de pays peu intéressants ou toxiques.

Une attention particulière est accordée au développement durable au sein des portefeuilles, car nous sommes convaincus que les entreprises des marchés émergents qui obtiennent de bons résultats dans les domaines de l'environnement, de la sécurité sociale et de la gouvernance créeront une valeur ajoutée à la fois financière et sociétale.

 

 

Gino Delaere

Gino Delaere

Gino Delaere is master in Applied Economics (University of Antwerp) and holds an MBA (Xavier Institute of Management in Bhubaneswar, India). For over a decade he has been specializing in emerging markets worldwide and traveling the world looking for interesting investment opportunities. Previously he worked for several large asset managers where he was actively involved in several thematically inspired equity funds. Today, as the head of the Econopolis office in Singapore, he spends a significant amount of his time in Asia and Latin America, and is responsible for the stock selection in the emerging markets funds.

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