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L’Europe fournit des pelles et des pioches pour affronter le boom du cuivre

» Les fabricants européens de machines pour l’exploitation minière jouent un rôle crucial dans la croissance du secteur du cuivre
» Les fabricants d’équipements miniers offrent une solution alternative plus stable et plus respectueuse des normes ESG par rapport aux sociétés minières

Lors de la ruée vers l’or au XIXe siècle, les aventuriers ont tenté de faire fortune en exploitant des mines d’or. Beaucoup d’entre eux sont revenus bredouille, mais les véritables gagnants semblent avoir été à tous les coups les fournisseurs de « picks and shovels », c’est-à-dire de pelles et de pioches. Aujourd’hui, l’Europe joue un rôle similaire dans le secteur du cuivre. Alors que les sociétés minières du monde entier extraient des métaux du sol, les fabricants européens fournissent la technologie qui rend cette extraction plus efficace, plus durable et plus rentable. Dans les prochaines décennies, la demande de cuivre (et de divers autres métaux) connaîtra une croissance structurelle. Quelles entreprises européennes pourront en profiter ?

La demande de cuivre est en hausse

Le cuivre, parfois appelé « l’or rouge », joue un rôle crucial dans la civilisation humaine depuis des milliers d’années. Au cours des 75 dernières années, la demande de cuivre a augmenté en moyenne de 3,1 % par an. Entre 2006 et 2021, cette croissance a ralenti pour atteindre seulement 1,9 % par an. Cependant, selon le géant minier BHP, la demande devrait à nouveau s’accélérer dans les années à venir, avec un taux de croissance annuel moyen de 2,6 % jusqu’en 2035. Le principal moteur de cette évolution est la durabilité de l’économie : l’expansion des énergies renouvelables, la nécessité d’améliorer les infrastructures et l’électrification des transports et des processus industriels nécessitent en effet beaucoup de cuivre.

« La demande mondiale de cuivre augmentera de près de 70 % d’ici 2050, pour atteindre plus de 50 millions de tonnes métriques. »
Géant minier BHP

Miser sur les fabricants d’équipements miniers, plutôt que sur les sociétés minières

Les sociétés minières qui extraient du cuivre vont bien sûr profiter de la forte croissance attendue de la demande de ce métal. Toutefois, l’exploitation minière est une industrie à forte intensité de capital, avec de longs cycles d’investissement et des coûts fixes élevés. L’évolution des bénéfices dépend fortement des volumes de production et de la volatilité des prix des minerais. De plus, l’exploitation minière pose de nombreux défis en termes d’environnement (forte consommation d’eau et d’énergie, risque de pollution), de politique sociale (conditions de travail, rémunération adéquate) et de gouvernance responsable (corruption).

Les fabricants d’équipements miniers obtiennent de meilleurs résultats dans plusieurs domaines. Ils sont moins sensibles aux cycles économiques, étant donné que deux tiers environ de leur chiffre d’affaires proviennent d’activités de service (pièces de rechange, entretien, réparations). En outre, les défis ESG auxquels sont confrontées les sociétés minières sont précisément des opportunités pour les fournisseurs d’équipements. Leurs équipements les plus récents sont souvent plus productifs, nécessitent moins de main-d’œuvre (par exemple, les camions à conduite autonome), consomment moins d’énergie et moins d’eau et émettent moins d’émissions (comme les machines fonctionnant à l’électricité au lieu de diesel).

L’industrie européenne des machines minières continue de progresser et la consolidation pourrait être une option stratégique pour accroître la compétitivité et l’innovation.

Les fabricants scandinaves d’équipements miniers dominent le marché

L’Europe compte plusieurs fabricants d’équipements miniers, mais les quatre acteurs majeurs qui donnent le ton sont scandinaves. Les entreprises suédoises Epiroc (entité indépendante depuis sa scission d’Atlas Copco en 2018) et Sandvik fournissent des équipements pour l’exploitation minière souterraine et à ciel ouvert. La société finlandaise Metso et la société danoise FLSmidth se concentrent exclusivement sur les projets d’exploitation minière à ciel ouvert, comme le broyage et le concassage du minerai. Excepté FLSmidth, ces entreprises réalisent une marge bénéficiaire d’exploitation comprise entre 15 et 20 %. Si l’on exclut la division ciment, qui pourrait être cédée, la marge bénéficiaire d’exploitation ajustée de FLSmidth s’élève à environ 14 %. Leur exposition au secteur du cuivre varie : chez Epiroc, l’extraction et la transformation du cuivre représentent 28 % du chiffre d’affaires, chez FLSmidth, 21 %, chez Metso, 32 % et chez Sandvik, 12 %, en partie grâce à l’importante division qui se consacre aux outils pour le travail des métaux. Ces quatre entreprises ont toutes un bilan robuste, ce qui leur donne la possibilité de procéder à des acquisitions pour renforcer leur croissance organique.

Depuis le début de l’année 2020, ces quatre acteurs nordiques affichent des rendements à deux chiffres (dividendes compris). Epiroc et Metso ont enregistré des performances supérieures à celles du marché boursier au sens large (STOXX Europe 600), FLSmidth est restée en ligne avec l’indice, tandis que Sandvik est restée à la traîne.

Rendement des fabricants d’équipements miniers par rapport au marché boursier européen

La technologie minière européenne, moteur du boom mondial du cuivre

Bien que l’exploitation minière proprement dite se déroule essentiellement en dehors de l’Europe, les fabricants européens d’équipements miniers jouent un rôle clé dans ce secteur. L’écologisation de l’économie stimulera encore davantage la demande de cuivre dans les années à venir. Pour les investisseurs à la recherche de modèles de gestion plus stables et d’entreprises affichant de meilleurs scores ESG, ces entreprises technologiques européennes peuvent constituer une alternative intéressante aux sociétés minières.

Bernard Thant

Bernard Thant

Bernard Thant graduated as master in Commercial Sciences at EHSAL (now known as Hogeschool-Universiteit Brussel). Afterwards he completed a one-year postgraduate in Finance and Investment Management. After his studies he joined Société Générale Private Banking Belgium (previously Bank De Maertelaere) where he worked for most of his career as a financial analyst. During that time, he also acted as portfolio manager equities at the same company for a number of years. Bernard joined the Econopolis Wealth Management team in September 2014 as an equity analyst.

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